Balet de vie, pelage blanc et pelage bleu... [PV : Ipui-Tango]

Je marchais depuis peu de temps. J'avais une folle envie de solitude et la vie de louveteau que j'avais eut, à attendre de la compagnie, me paraissait désormais bien loin. Sans doute que ma famille me maudissait et que ceux qui avaient été tendres avec moi m'avait oublié. Je regarda le paysage pour qui j'avais quitté le plateau. De la neige, oui, car sans neige ma race périrait, incapable de supporter le soleil, mais aussi beaucoup de végétation et cela me surpris. Les terres des Ciens n'étaient pas connue pour leur flore mais pour leur froideur. Cette pensée m'amusa un instant, puis je me demanda que faire.
Tourner les talons et partir ? Impensable, j'étais tout de même venu exprès pour avoir un peu de solitude et de calme. Qui plus est, je n'avais pas envie de faire demi-tour et de suivre mes traces pour marcher à nouveau, car je n'était pas un fanatique de la randonnée.
Se coucher et se reposer ? Je ne me sentais pas assez fatigué, et la neige était certes douce mais aussi froide, et je préférais pour dormir une pierre ou, comble de luxe, un terrier. Or je ne trouvais ni l'un ni l'autre dans les parages.
Explorer ? Cette idée était tentante et découvrir les moindre recoins de la terre ou je vivais pouvais s'avérer très utile. Et depuis longtemps je n'avais été surpris par un endroit. Je me souvenais encore de ma dernière exploration, pourtant lointaine, et j'en gardais un souvenir ému.
Je me mit donc en marche tout en m'interrogeant. Pourquoi la végétation était-elle si dense ? Il n'y avait aucun ruisseau à proximité. Pire, il n'y avait aucune proie ici ! Soudain, je me retourna vivement. Un bruit infime, une tache de couleur. Je grogna et me mit en garde.

Quelle idée folle m'avait prise de vouloir ainsi partir en terre de Cien ? C'était la question que je me posais depuis que j'étais rentrée en territoire ennemi . La vérité c'était que je n'en pouvais plus de rester à tourner en rond chez les Avaniens tandis que les miens partaient chasser au péril de leur vie . J'avais alors décidé de moi aussi aider à nourrir la meute . Tout en marchant, je me dis que j'avais été follement présomptueuse de croire que je pourrai aller chez les Ciens, trouver à manger et revenir sans rencontrer de loups hostiles et surtout sans me perdre en route . Le résultat était que je n'avais toujours pas trouvé de proie, j'avais faim et en plus j'étais perdue ! Je commençais à me demander si j'allais un jour revoir les terres avaniennes lorsque j'entendis un bruit . Oubliant toute prudence et n'écoutant que mon estomac, je bondis en espérant tomber sur un animal comestible . Je ne fus pas déçue ... enfin une petit peu quand même car ce n'était qu'une souris . Comme c'était mieux que rien, je m'estimais heureuse en la dévorant . Ma faim quelque peu apaisée, je me rendis compte que c'était de plus en plus dangereux de rester là . Un grognement derrière moi me le confirma . Je me retournai d'un bond, tous les poils du dos hérissés . La tête me tourna lorsque je découvris un cien, tous les crocs dehors qui semblait prêt à me tuer . Ses yeux uniformément bleu étincelaient d'agressivité . Une terreur incontrôlable grimpa en moi . Ma dernière heure semblait arrivée ...

Je m'était rapproché du loup. Son pelage était clair, comme le mien. puis j'avais repérer une souris que j'aurais apprécier croquer. Mais le loup s'était jeter dessus, visiblement affamé. A la limite, je me fichait qu'il mange cette proie, si il avait tant faim que cela. Ce qui me mettait hors de moi, c'était que j'avais vu ses yeux. C'était un Avanien. J'eu peur pour lui, car il courait de grave danger. Je remarqua deux choses : qu'il paniquait et que ce n'était pas un il mais une elle. Une femelle affamée.
*Tango, mon vieux, depuis quand t'attaque les loups innocents ? Les femelles innocentes, qui plus est. Allez, un peu de galenterie, explique-lui qu'elle peux pas rester et ne te bat pas, elle t'as rien fait*
Il fut amusé par ces pensées mais ne le montra pas. La louve voulait s'enfuir. Elle e tournait déjà. La pauvre ! droit en plein coeur du territoire des Ciens qu'elle courait ! même si, bien sûr, elle ne le savait pas. L'espion bondit et atterit souplement devant la louve. Il la fit basculer sur le dos et lui dit d'un ton calme et doux :
"Va-t'en, tu es en danger. L'endroit ou tu allais grouille de loups extrémistes à fond. Viens, suis moi, je te raccompagne."
Il e leva et contourna la louve toujours couchée sur le dos et qui semblait surprise. Il y avait de quoi. Mais Tango ne savait que trop bien que certains Avaniens étaient innocents du massacre. Il ne voulait pas qu'elle fasse fit des erreurs des autres, il y avait déjà tant d'injustices ! Quand Tango pouvait en éviter une, il l'évitait.

Ne jamais tourner le dos à un ennemi ! C'était pourtant simple, ou du moins en théorie car en pratique lorsqu'un loup ennemi s'approche de vous en grognant et que en plus, on sait qu'il est beaucoup plus fort physiquement, on ne peut pas s'empêcher de tourner les pattes et de courir le plus vite possible . Et le résultat c'est que l'ennemi en question nous attrape par derrière . C'était à peu près ce qui m'était arrivé et maintenant, je me retrouvais les quatre pattes en l'air et la terreur ne me quittait pas . Imaginez ma surprise lorsqu'il s'adressa à moi en m'affirmant qu'il m'avait empêcher de sprinter vers une mort certaine ! Je dois avouer que sur le coup, je devais avoir un tête très amusante, les yeux écarquillés de surprise et la gueule à moitié ouverte dans un hurlement de détresse qui n'était jamais sorti de ma gorge . Je pris une grande inspiration en me rendant compte que j'avais oublié de respirer pendant plusieurs secondes . Complètement perdue, je murmurai :
"Mais ... je ... enfin, je veux dire ... pourquoi tu ne me tue pas ? Tu hais les Avaniens pourtant, non ? "
Je me tus . Et si c'était un piège ? Peut-être qu'il voulait m'emmener quelques part pour me torturer ou faire des expérience sur moi du genre "Combien de temps peuvent résister les Avaniens à la douleur ? " Complètement paniquée, je tentai de me relever . Une fois debout je m'arrêtai, il n'avait pas l'air méchant, au contraire, bien différent du portrait que font les anciens de la meute . Hésitante, j'en vins à me poser des questions sur la raison des querelles de nos deux meutes . On ne m'avait jamais vraiment expliquer les origines du conflit, on ne m'avait raconter que les horreurs qu'ils perpétuaient . Et si tout cela n'était qu'un mensonge ? Je secouai la tête . Les miens n'avait aucunes raisons de mentir . Ce Cien faisait seulement semblant d'être gentil pour pouvoir mieux me planter ses crocs dès que j'aurai le dos tourné . Je grognai, je ne me laisserai pas influencer par son air innocent !

Je ne fut pas surpris de voir que le loup était terrorisé et tenterais peut-être de fuir. Au moins, à présent il savait dans quelle direction aller ! Mais je ne voulais pas le lâcher. Il était évident que celui-ci était innocent, bien trop jeune pour avoir eu des petits. Je le sentais très suspicieux. Je compris : il ne pouvait me faire confiance. Oui, c'était cela : le manque de confiance envers l'autre. Manque de confiance que je devais étouffer si les loups de Ciens voulaient s'allier une bonne fois pour toute aux loups d'Avana. Je marcha vers le loup et celui-ci recula. Il allait fuir, c'était évident. Or il était stupide de penser qu'un Avanien aussi voyant dans la neige survivrait, comme il était stupide de penser que tout les loups de Ciens étaient comme moi. Je ne me formalisais pas d'un Avanien sur les terres des Ciens, mais certains des miens ne rêvaient que d'une chose depuis leur abandon : vengeance. Et si pour eux leur vengeance était bonne en égorgeant un innocent, je ne pouvais me dresser contre eux. Ou irais-je alors, bannis de chaque endroit ou je peux à peu près vivre ? Avec moi à ses côtés, les autres se diront qu'il vas passer un sale quart d'heure avec un autre. je me dressa encore devant lui, mais évita de le faire rouler. Ce ne devais pas être très agréable pour un loup d'Avana.
"Non, je ne t'en veux pas. Tu est innocent, cela se voit que tu n'as pas eut de petits. Or les autres ne sont pas tous du même avis que moi et tu pourrait te faire tuer. Pas la peinede grogner. on est seuls, si je voulais te torturer je l'aurais fait depuis longtemps."
Je lui interdisais toute fuite, et mon corps était bien apte à le rattraper à à le tuer. Ou au moins le blesser. Je me contentais de le regarder. En fait, il n'était pas si voyant, c'était sa démarche qui était un peu balourde. Enfin, balourde pour un Ciens.

J'hésitais . Devais-je le croire ou me méfier de lui ? D'un côté ce qu'il disait était vrai : s'il me voulait du mal, il pouvait faire de moi ce qu'il voulait . Mais d'un autre côté, j'avais encore en tête toutes ces choses que les Ciens auraient faites d'après les Avaniens . A qui faire confiance ? Je le regardai, il n'avait pas l'air méchant . Soupirant, je décidai de le suivre . De toute façon quoi que je fasse, je risquai de mourir alors autant opter pour la solution la moins risquée . Sans pour autant me décontracter complètement, je lui dit :
" Bon d'accord, je te fais confiance . "
Il n'y avait rien d'autres à dire . Enfin si, mais bien trop pour pouvoir toutes les énoncer c'est pourquoi je décidai de me taire . La peur restait toujours présente en moi, après tout j'étais tout de même en territoire des Ciens avec pour toute compagnie un loup aux yeux uniformément bleus, mais elle l'était beaucoup moins qu'avant, c'était comme si mon subconscient avait décidé de lui même que ce loup n'était pas dangereux . Bien sûr c'était tout à fait stupide : non-seulement les Ciens sont les ennemis de ma meute donc un danger pour moi mais en plus ils sont plus fort physiquement . Malgré tout, je n'arrivais pas à m'empêcher de penser qu'il y avait des chances pour que j'arrive en vie et sans blessures chez moi et ce grâce à mon "guide" . Enfin bon comme on dit "l'espoir fait vivre" donc je décidai de miser tous mes espoirs sur ce ciennien . *Au fait, comment s'appelle-t-il ?* . Je me demandai pendant quelques instants s'il était prudent de lui poser la question * Rohh et puis, au diable la prudence ! Si je suis ici c'est bien parce que je n'en ai pas ! * Tout de même pas très rassuré je pris la parole après un petit raclement de gorge :
"Je m'appelle Ipui . Et vous, quel est votre nom ?... Bien sûr vous n'êtes pas obligé de répondre", ajoutai-je précipitamment . J'étais peu prudente mais tout de même pas suicidaire .

Tango sentit la peur de l'autre. Ipui était peu prudente, et très franche. Et cela commençait à agacer l'espion. Il secoua la tête. Elle semblait ignorer tout de la guerre. Si fragile ! Si naïve ! A portée de crocs, elle se permettait de parler et de se détendre un peu. Des images passèrent dans ma tête. Du sang, des crocs plantés dans la chair fraîche, un corps blanc déchiqueté... une victoire facile. Non ! Se maîtriser était essentiel. Tango grogna un peu, abandonna le sang. Ce n'était pas sa faute : on lui avait bourré le crâne de haine et de guerre. Il repensait souvent à son maudit père, lui qui avait souffert quand il avait été découvert. Tango vit un ruisseau serpenter. Depuis la question d'Ipui, il ne s'était pas passé trente secondes. Comment peux-t-on avoir autant de pensées en trente secondes ?
"Tango"
Le ton employé était tranchant, bien que le loup bleu et blanc fut plus calme à présent. Il plongea la tête dans le ruisseau, la ressortie dégoulinante et but tout son content. Sa tête aurait bien le temps de sécher en chemin. Parce qu'il y en avait, du chemin ! L'Avanniene s'était bien avancer sur les terres des Ciens. A la croire sucidaire ! Ses pensées très... sanglantes, par contre, étaient partie et il s'en sentit soulagé.
"Désolé pour mon ton, tout-à-l'heure. Je... j'ai repensé à mon passé. Tu sais ce qui c'est passé pour avoir la guerre au moins ?"

Dès que j'eus poser ma question, je sus que ce n'était pas une bonne idée . Cela se confirma lorsque je vis le loup très agacé . Je crus même voir dans ses yeux une envie de meurtre . Mes pattes tremblèrent, reflets de la peur-panique qui me prenait . Le Cien sembla hésiter pendant 30 secondes . Ce furent des secondes interminables pendant lesquelles je me retins une dizaine de fois de m'enfuir, sachant que de toute façon, il me rattraperait en quelques minutes . Lorsque, enfin, il se décida à me dire son nom, le ton qu'il employa me glaça le sang . Encore une fois, je failli partir en courant le plus vite possible . En fait la seule chose qui me retenait de le faire c'était le souvenir de la façon dont il m'avait plaqué au sol, presque facilement . Il plongea la tête dans l'eau . A ce moment-là, j'eus une hésitation qui m'empêcha de fuir . Je le regrettai dès qu'il ressortit le museau . * Mais quelle imbécile !! C'était probablement ma seule chance de m'enfuir !* Je n'eus pas le temps de m'apitoyer sur mon sort avant qu'il ne me dise :
"Désolé pour mon ton, tout-à-l'heure. Je... j'ai repensé à mon passé. Tu sais ce qui c'est passé pour avoir la guerre au moins ?"
Je réfléchis intensément pour pouvoir lui donner une réponse satisfaisante . Quelques secondes passèrent et je me rendis compte que je ne savais pratiquement rien de tout ca .
"Et bien en fait je ne suis pas originaire de la meute d'Avana . On ne m'a jamais raconter les origines de cette guerre mais d'après ce que j'ai compris la cause serait que vous êtes ... comment dire ..." J'essayais de formuler ma phrase sans le vexer ou l'énerver ce qui me mènerait à coup sûr à une mort certaine . "On dit que vous êtes, les Ciens en général, des démons sanguinaire qui ne vivent que pour tuer ." Voilà c'était dit ."Bien sûr je me rend compte que ce n'est pas tout à fait vrai sinon je serai déjà morte parce que tu m'aurais tuer ." J'attendis anxieusement sa réaction, craignant qu'il ne m'attaque .

Tango était stupéfait. Jamais sa soeur n'aurais dis une telle chose. Ipui avait fréquenté, sans le vouloir, des êtres vils et perfides. Il sentit une occasion de s'amuser un peu. Il grogna, avec un regard équivoque et bondit sur la louve blanche. celle-ci prit ses pattes à son cou. Tango la rattrapa en deux enjambées et la fit tomber sur le dos. La pauvre, elle était vraiment terrorisée ! Le Cien approcha son visage de celui de la louve et mit une patte sur son poitrail. Ainsi, elle ne pouvais plus bouger. Tango la regarda dans le blanc des yeux un long moment puis dit d'une voix douce :
"Oui, j'aurais pu te tuer. Mais les origines ne sont pas là. Laisse-moi te raconter une histoire.
Autrefois, il n'y avait qu'une seule race de loup, cohabitent avec les hommes. Mais Satan créa une race qui détruisit tout sur son passage et extermina les hommes. Les premiers loups réussirent à parquer les loups de satan dans un endroit qu'on ne connait plus. C'était il y a très longtemps, on ne sait plus comment cela c'est fait. Mais Satan jeta une malediction aux loups. Les loups d'Avana engendrait parfois des loups de Ciens qui mourrait au soleil. Les Avanas eurent peur et rejettèrent les Ciens."
Quand il eut fini de raconter l'histoire, il balança la tête en arrière et eut un rire joyeux, clair. Il libéra la louve, mais Ipui ne se releva pas. Etait-elle en état de choc ? Tango ne s'arrêta pas à cette question et glissa son corps jusqu'à la moitié de son dos sous Ipui. Il la souleva en s'arquant.
"Ouais, mais moi j'ai connu des gentils Avanas, pi maintenant on vas p't'être être en paix."
Il donna un joyeux petit coup de langue à Ipui pour la remettre de ses émotions et repartit droit devant, guide plein de vie et de gaité. Que pensait Ipui de son petit tour ? Bah, il déniait aux autres le droit de le juger.

Lorsque je finis de lui expliquer ce qu'on m'avait raconté sur les Ciens, je le vis complètement abasourdi . J'en déduis alors que ce n'était qu'un ramassis d'inepties complètement à côté de la réalité . Enfin, je me dis cela avant qu'il ne me grogne dessus pour ensuite m'attaquer . Pour la deuxième fois depuis notre rencontre, je tournai les pattes pour m'enfuir et pour la deuxième fois je me retrouvai les pattes en l'air, le dos par terre . C'était une expérience que l'on supportait déjà difficilement la première fois et qui était tout aussi déplaisante la seconde fois . Je me retrouvai bientôt immobilisée par la patte Tango qui m'écrasait la poitrine, sensation vraiment désagréable que de se retrouver coincée par son adversaire . Il me regarda longtemps sans rien dire, sans bouger et malgré cela, je n'arrivais toujours pas à calmer mon cœur affolé et mes halètements saccadés . Il prit enfin la parole mais contrairement à ce que je pensais, il ne m'insulta pas ni me parla avec colère . Au contraire, il était très calme . Et ce fut tout aussi calmement qu'il me raconta les origines de la guerre . Lorsqu'il eut fini, j'étais sans voix . Je compris alors pourquoi les Ciens nous haïssaient, pourquoi nous avions tant peur d'eux . Je compris enfin sur quoi reposait ce conflit : sur la peur des avaniens . J'eus alors très honte d'avoir crus à tout ce qu'on m'avait raconté . Pourquoi ne m'étais-je pas rendue compte qu'on me mentait depuis le début ? Je ne me rendis même pas compte qu'il m'avait libéré, j'étais bien trop abasourdie pour cela . Au fond de moi je savais qu'il disait la vérité . Mai je n'arrivais pas à considérer ma meute coupable . Il y avait parmi eux des loups que je respectais et même que j'admirais . Je ne pouvais pas croire qu'il soient tous au courant . Tango me souleva du sol . Je repris alors contact avec la réalité . Un désir farouche d'établir la vérité et de trouver les coupables s'empara de moi .
"Ouais, mais moi j'ai connu des gentils Avanas, pi maintenant on vas p't'être être en paix."
Il avait beau dire cela, je ne pensais pas que l'on puisse vivre en paix tant que des loups racontent des histoires fausses sur les Ciens . Tango me donna un petit coup de langue puis se remit en marche, l'air heureux . Peut-être était-il heureux de m'avoir expliquer toute la vérité ? Je le courut pour le rejoindre . Une fois à ses côtés, je lui demandai :
"Mais, si ce que tu dis est vrai qui sont les coupables ? Ils y en a forcément et il doivent être punis pour ce qu'ils ont fait ! "

Tango comprenait son amie. Car il l'a voyait comme une amie, à présent. Ils étaient encore loin de la terre des avanas et l'espion s'en réjouit : il aimait bien Ipui ! Il la regarda, la malice brillant dans son regard. Elle perdait pied dans cette terre nouvelle et dans cette histoire, qui n'était pas du tout un conte de fées !
"Les coupables sont la peur et les rumeurs. Les Avaniens nous on fait souffrir, et cela est inacceptable. Mais le véritable coupable est Nemo. Il nous a condamnés ! C'est lui qui payeras, et crois-moi je n'aimerais pas être à sa place."
Je donna un coup de tête à Ipui. un coup de tête amical, qui devait attirer son attention pour que je puisse lui parler sans qu'elle s'abîme dans ses pensées et ses réflexions. Je désigna le nord, loin, très loin
"Tu veux rentrer chez toi tout de suite ? Parce que si on e met en route maintenant, il y a possibilité de voir l'aurore boréale. Mais c'est à l'opposé ! T'inquiète, avec un Cien à tes côtés les autres te laisseront"
Il parlait franchement. En fait, ce qu'il désirait, c'était passer un peu de bon temps avec quelqu'un. Car quand Ipui partirait, il serait seul. Encore ! Non ! il en avait assez ! Personne sur qui se reposer pour l'instant. Personne à qui confier ses secrets, personne qui se faisait du soucis quand il partait en mission. La solitude !

Il me regarda avec une malice qui me réchauffa le cœur . Certes, les avaniens étaient inexcusables mais j'avais l'impression qu'un jour, tous les loups pourront se regarder comme Tango était en train de le faire avec moi . Se regarder sans éprouver de la haine, de la peur ou de la répulsion . Se regarder comme deux frères de meutes se regarderaient .
"Les coupables sont la peur et les rumeurs. Les Avaniens nous on fait souffrir, et cela est inacceptable. Mais le véritable coupable est Nemo. Il nous a condamnés ! C'est lui qui payeras, et crois-moi je n'aimerais pas être à sa place."
La détermination pouvait se lire dans mes yeux . Je voulais venger tous ces pauvres Ciens à qui on avait enlevé l'innocence de l'enfance . Moi-même j'avais dû me débrouiller très jeune et je ne le souhaitais à personne d'autre . Nemo allait payer pour cela . Je n'eus pas le temps de me morfondre trop longtemps car Tango me donna un petit coup de tête qui attira mon attention . Cette fois encore, il agissait comme l'aurait fait un ami . Je le considérais désormais comme tel . Disparue la peur qu'il m'avait inspiré au début, je lui faisais confiance à présent . Il me proposa d'aller voir l'aurore boréale . Bien que j'en ai déjà vu une, j'acceptais après quelques secondes d'hésitations . J'étais tout de même en territoire ennemi . Je ne devais pas oublier que le danger était présent . Toutefois si Tango affirmait que je ne risquais rien, je le croyait . Je pris la direction du nord, vers l'endroit qu'il m'avait indiqué . Me retournant pour vérifier s'il me suivait bien, je discernai dans son regard une lueur de tristesse . Inquiète, je lui demandai :
"Ca ne va pas ? "
Je me rendis alors compte qu'il me considérait peut-être toujours comme un membre de la meute ennemie et qu'il ne tenait pas forcément à ce que je lui pose des questions indiscrètes de ce genre . Je m'empourprais légèrement, préférant ne pas m'excuser avant de voir sa réaction .

Tango voyait bien qu'Ipui s'inquiétait, mais il la rassura d'un bon sourire sans prendre la peine de répondre. Non pas qu'il ne voulait pas s'étendre sur le sujet, mais ils avaient de la route à faire et pavoiser pouvait bien se faire en marchant. Il trottina pour se replacer au flanc d'Ipui. Pour parler, c'était tout de même plus pratique !
Soudain, un oiseau s'envola. Je bondit en arrière, sur me gardes. Si l'oiseau c'était envolé, c'était que quelque chose l'avait effrayé. Quelque chose... ou quelqu'un ! Cela fut confirmé quand un juron étouffé parvint jusqu'à mes oreilles. La louve au pelage blanc ne devait pas comprendre. Du regard, je lui dis : "nous ne sommes pas seuls." Un grand loup de mon clan fendit les buissons. Je me jeta devant Ipui et dressa la queue. De cette façon, l'inconnu ne pouvait voir ses yeux. Il vit ma tension et grogna un "s'cuse, vieux. Relaaaaaax, on est entre Ciens !". Puis il disparut. Je me détendit.
"Pfiou, fausse alerte. Viens, si on ne se dépêche pas, on ne verra rien."
Je trottina sur place à la façon des loups excités qui se retiennent. Un regard éloquent devrait sufir. "On court ?"

Sur ce coup là, je crus vraiment que j'allais y passer . Au début, je n'avais pas vraiment compris ce qui se passait . Un oiseau s'était envolé, rien de bien effrayant . Sauf que Tango s'était brusquement arrêté et là, j'avais commencé à m'inquiéter . Il m'avait fait comprendre qu'un autre loup était dans les parages ce qui avait réveillé la peur qui couvait en moi depuis quelques temps déjà . Le résultat c'était que je me retrouvai les yeux baissé vers le sol, avec la queue de Tango juste devant mon museau pour dissimuler mes pupilles . Le problème c'était que du coup, j'avais une grosse envie d'éternuer , avec ses poils juste devant le nez . Je réussis toutefois à me contenir, dans l'état dans lequel était les choses, j'avais tout sauf envie de me faire remarquer . Heureusement, le ciens ne se demanda pas pourquoi j'étais caché derrière Tango et il repartit très vite avec l'air de celui qui a bien envie de retourner faire une petite sieste . Soulagée, je me décalais d'un pas . J'en avais plus qu' assez de me prendre tous les poils de Tango dans la truffe ! Celui-ci me demanda de me dépêcher si je voulais voir l'aurore . A vrai dire, il avait l'air très excité, comme un louveteau à qui on a proposer une friandise à la différence qu'il mesurait 1 mètre de plus qu'un louveteau et qu'il avait des crocs bien plus impressionnants . Je le suivis en essayant tant bien que mal de dissimuler mon amusement devant son empressement . La peur restait tout de même présente et tous mes sens étaient aux aguets malgré que le danger soit passé . Lorsque Tango me proposa de courir, je souris de toutes mes dents : j'adorais courir, c'était un bon moyen d'évacuer le stress . Sans répondre, je m'élançai devant sans me préoccuper de savoir s'il pourrait me suivre . J'avais vu ses capacités et je n'en doutais pas un instant . Le vent fouettait mes poils et provoquait des frissons sur son passage . Je courrais à un rythme élevé et je savais que je ne tiendrais pas longtemps à cette allure mais je m'en fichais . L'important à cet instant, c'était seulement de courir, de sentir mes muscles obéir à mes moindres sollicitations . J'étais formidablement heureuse .